Le chat


« On veut un chat ». Voilà plusieurs mois qu’ils me bassinent tous pour qu’on adopte un chat. Seulement, moi, je n’en veux pas. Je préfèrerais mille fois avoir un autre enfant que d’avoir un chat (dire ça à 43 ans bientôt, ça montre bien le niveau d’une non-envie absolue de chat, non ?)

Thèse

J’ai une ribambelle d’arguments qui vont avec ce refus (qui va s’en occuper quand on va partir, qui va se farcir de nettoyer la litière, qui va se taper le véto…) mais j’en ai surtout un imparable, un contre lequel personne ne peut aller : j’ai peur des chats.  Voilà, c’est dit ! J’ai peur de tous les animaux en vrai. Je peux déménager pour des souris, insulter les maitres qui ne tiennent pas leur chien en laisse (leur « oh ! mais ne vous inquiétez pas : il est gentil ! » me fait dégoupiller à chaque fois) et pendant les 3 années de maternelle du Rat, je n’ai eu qu’une trouille c’est qu’une des maitresses ait la bonne idée d’investir dans une gerbille et trouve pédagogiquement intéressant de demander aux familles de s’en occuper le week-end. Heureusement, je n’ai eu droit qu’à la mascotte en peluche. On a eu Albert deux jours en novembre : il a fait un gâteau, un dessin et il a même eu la chance de regarder Spiderman. On a pris trois photos qu’on a collées dans son Cahier de vie et basta. C’était bien suffisant. À voir ce que les autres parents avaient fait avec Albert avant nous, je ne me suis pas sentie mère indigne.

Bref, tout ça pour dire, qu’un chat comme n’importe quoi, c’est niet. Il faut avouer aussi que je n’ai pas été habituée aux animaux. Chez moi, il n’y en avait pas. A part la tortue d’eau de mon frère (Fourchette) qu’on a retrouvé sur le dos peu de temps après son acquisition, on n’a pas été élevés devant 30 millions d’amis. On a eu les poissons rouges de la vogue évidemment (ceux qui meurent aussitôt la porte de la maison passée), et une fois, ma marraine m’a offert de micro-poissons (encore plus petits que ceux qui bouffent les peaux mortes dans les salons de fish pédicure). Ils n’ont pas fait long feu et personne n’en a été traumatisé. Fin de l’histoire. Ce n’est quand même pas une obligation de vivre sur l’arche de Noé, bon sang de bonsoir !

Antithèse

Malgré cela, aucun n’a lâché le morceau. Des arguments pour me convaincre, ils en ont eus aussi. Plein même ! Et ils ont fait autant preuve de mauvaise foi que de créativité, les bougres ! J’ai eu droit à : « Je ne ferai plus de Switch si on a un chat car je préfèrerai m’en occuper » (le Rat), « T’inquiète, on s’occupera de l’emmener chez le véto » (Ilette), « Je rangerai ma chambre parce que je ne vais pas vouloir qu’il traine dans un tel bazar (Babin), « On s’en occupera de la litière » (Le Rat, Babin et Ilette). Il est évident qu’aucun de leur mensonge n’a eu de prise sur moi. On la connait l’histoire bande de rigolos !

Le ton s’est durci et on est passé par le chantage affectif : le Rat a décidé de ne plus me faire de bisou pendant une journée pour me montrer « ce que ça faisait »…  Fort heureusement pour moi, il aura tenu 2h30!

Enfin, il y a eu la phase de négo: « C’est pas démocratique ça ! De nous 5, tu es la seule à ne pas en vouloir et du coup on n’en a pas. Tu es une vraie dictatrice. En plus, tu ne sais pas de quoi tu parles car tu n’en as jamais eu. Essaie, et si ça ne te plait vraiment pas, on ne te parlera plus jamais de chat ». Là, j’ai dit Banco !

Synthèse

Résultat : j’ai accepté qu’on accueille le chat d’une copine d’Ilette pendant les vacances. On a Raja depuis hier et pour une semaine : la fin du calvaire et du lessivage de cerveau approche !

Parce qu’il est évident que tout se passe comme prévu. Le chat n’était pas là depuis deux heures que le Rat voulait déjà jouer à la Switch (mais c’était pour  lui montrer apparemment!). Raja a gratté à la porte de notre chambre (tenue soigneusement fermée cette nuit) à 5h du mat et ce réveil m’a moyennement fait rire. La litière pue déjà tout ce qu’elle sait et naturellement, et, quand il a fallu aller chercher ce qu’il y avait dedans, j’ai eu droit à : « ça ne sert à rien, ça sentira toujours aussi mauvais », « y’a pas de pelle, j’ai pas envie de mettre les mains dedans », et l’argument choc propre à la génération « On a à peu près 0 expérience de rien mais nous sachons « : « il faut pas faire ça, personne ne fait ça ! »

Donc, moi la novice en chat, je suis allée demander à mon ami Google « comment entretenir une litière, ? ». Celui-ci m’a gentiment répondu : « Enlever les excréments quotidiennement et changer la litière chaque semaine. ». Qu’à cela ne tienne, j’ai soumis l’information aux intéressés et j’ai eu comme réponse : « Quotidiennement, ça veut pas dire tous les jours ! ». Je tairai le nom de la personne à qui l’on doit cette phrase magique, mais pour la petite histoire quand même, elle ne sort pas de la bouche du petit dernier !

Je sais qu’il ne faut jamais dire jamais, mais à J+1 de « Vie ma vie avec un chat quand t’en veux pas », je ne pense pas trop m’avancer en disant que non, il n’y aura jamais de chat dans notre maison. Je sais aussi qu’ils ont beau avoir promis de me lâcher la grappe avec cette idée saugrenue, ils n’ont pas fini de me sur-saouler… Ne dit on pas que les promesses n’engagent que ceux qui y croient ?

Claudine

Dem facerum ipit lacil ius millict orerum aspitas conet excerspient odi quae exceperibus moles dicipiciam aut hitat !

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