Vous avez dit vacances ?
Mi juillet. Les rues de Lyon sont quasi vides. Cette année, la France comptera manifestement plus de juillettistes que d’aoûtiens. Pas étonnant, ceci dit. D’abord parce qu’en juillet tu te fais quand même moins allumer qu’en août, et ce, où que tu te rendes et quel soit le type de vacances que tu envisages. Ensuite, parce qu’en juillet, les jours sont quand même bien plus longs et qu’après un hiver sombre et interminable, tu mises tout sur les 12 h d’ensoleillement quotidien pour être à même d’affronter le prochain qui pourrait être pire. Enfin, et surtout, parce que si tu prends tes vacances en juillet, tu te fais dorer la pilule en lieu et place de vraiment travailler. Alors que si tu les prends en août, tu te fais dorer la pilule certes, mais en lieu et place de les poursuivre tranquillement derrière ton bureau, à créer ton album vacances sur Vistaprint et à courir les after work dès 17H. En somme, prendre ses vacances en juillet, c’est coup triple. Étrange que les juillettistes soient finalement si peu nombreux depuis si longtemps parce que ce sont eux qui ont tout compris. Ou alors, cette recrudescence de juillettistes atteste que la France va vraiment mal, que les cadres qui se voient imposer leur congés en août sont en dangereuse voie de disparition ou que les boîtes ne se payent plus le luxe de fermer 15 jours en août, comme à l’époque de nos parents.
CE SERA SANS NOUS …
Nous, cette année, on va pas la jouer juillettistes. Pour un peu on l’aurait même joué « septembriens »… pas que ça m’enchante, d’ailleurs. Disons que c’est le fruit d’un libre choix, légèrement imposé. Du coup, nous partons les quinze derniers jours d’août. Oui, c’est complètement pourri comme période pour prendre des vacances. D’abord, parce que tu pars en sachant pertinemment que ça va commencer à être le moment de penser à réhabituer les enfants à un rythme de vie plus « cadré ». Donc, toi qui attends ta quinzaine comme le messie, il va falloir la passer à jouer la relou pour les remettre d’équerre et faire en sorte qu’ils ne soient pas trop jet lag dès le premier jour de la rentrée. Eux qui viennent de passer 3 mois à confondre le jour et la nuit, à râler pour se coucher avant minuit de la nuit et à pester pour se lever avant midi de l’après-midi : ça promet de joyeux moments !
Ensuite, parce que tu n’as pas encore mis tes bagages dans le coffre que tu t’imagines déjà la même scène, en sens inverse. Ce moment où, à peine arrivés et après être restés coincés des heures sur cette putain d’autoroute du soleil, inlassablement branchés sur 107.7 pour tenter de savoir s’il sera décemment possible de faire Montélimar-Lyon en moins de 3h56, il te reviendra la séduisante tâche de planifier les tournées de lessives qui permettront de gérer les 3 tonnes de linge crade et poisseux, qui croupissent dans des valises depuis deux semaines.
Enfin, parce que tu vas rentrer le dimanche soir, et que, non, le frigo ne se sera pas miraculeusement rempli tout seul, que les jolis vêtements neufs de la rentrée ne se seront pas gentiment repassés durant ton absence et qu’évidemment, aucun petit plat n’attendra sagement dans le four pour satisfaire les estomacs affamés de ta progéniture! L’idée de ressortir acheter un Mac Dalle ne te traversa d’ailleurs même pas l’esprit, car la seule perspective de remettre tes fesses dans la bagnole qui t’aura causée des escarres ces dernières heures, te fera vomir. Tout ça se soldera donc par un bon vieux plat de pâtes. Un bon vieux plat de pâtes à rien. Au sel et au poivre, tout au plus, si t’as un peu de chance.
IL Y A UNE JUSTICE…
La perspective de nos prochaines vacances m’enchante donc tellement que j’en viens à envier ceux qui partent actuellement à Marrakech. Qui me connaît ne serait-ce qu’un peu comprendra à quel point c’est le signe d’une profonde « désepération »! Ajoutez à ça que mon Facebook n’a de cesse de me rappeler qu’il y a un an précisément nous étions tous les 5 à Montreal, et que, même si j’avais momentanément menacé de passer le prochain été au camping municipal de Seyssel pour éviter les sessions bouderies intempestives et répétées, j’avoue volontiers que ce voyage en famille avait été merveilleux. J’admets aussi, que je troquerai facilement les 8h de bouchons contre les 8h de vol, la petite maison de village contre celle du Mile End, et l’accent du sud contre celui indescriptible de nos amis Québécois.
Ceci étant, ouf que je ne sois pas hyper pressée d’arriver à la date fatidique du départ, car il nous reste encore 3 semaines à tirer… dont 2 sans enfants … et, c’est là, finalement que la vie risque de prendre des vrais airs de vacances !
Illustration : Pénélope Bagieu !
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