A taaaable!
Travailler dans le 6e c’est plutôt commode pour déjeuner dehors et se régaler par la même occasion. Il y a plein de petits restos, certes pas toujours donnés, censés ravir les papilles… sur le papier au moins. Mais dans la vraie vie, même les petites adresses qui présentent bien peuvent être de véritables arnaques ! À se demander : 1/ comment elles sortent leur épingle du jeu et réussissent à avoir d’excellentes notes sur Tripadvisor ? 2/ Si les avis ne sont pas rédigés uniquement par des gens qui n’ont ni goût, ni palais ou s’ils ont une famille de 9 305 personnes qui leur donnent un coup de main. Mais la question ultra basique qui me taraude à chaque fois que je vis une expérience culinaire catastrophique c’est : pourquoi s’être lancé dans le métier de restaurateur alors qu’on ne sait absolument pas cuisiner ou que manifestement on y prend aucun plaisir ?
Sauf Imprévu with Love
À chaque fois que nous emmenons des clients déjeuner, nous allons au Sauf Imprévu : the place to eat du 6e où se retrouvent tous ceux qui veulent vraiment bien manger à un prix raisonnable ! Le Sauf Imprévu, est une valeur sure, ultra sure qui fait immanquablement son effet ! Les plats sont savoureux, la carte suffisamment garnie pour nous faire longuement hésiter à chaque passage, les produits sont frais, cuisinés avec amour ou en tout cas ça en a tout l’air, le cadre est sobre mais chaleureux. Immense, souriant et accueillant, Félix, le boss se caractérise surtout par son côté complètement lunaire atrocement sympathique. Un jour, il a quand même réussi à m’éditer une facture de 22 000 euros… pas mal ! Ouf que ce n’était ni le bon montant ni celui qu’il avait tapé son TPE et que ma comptable a saisi rapidement l’erreur ! En tout état de cause, celui qui n’est autre que le fils de Monsieur Pierre Gagnaire (chez qui je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller dîner… à bon entendeur !) fait son bout de chemin à sa sauce et c’est parfait ainsi. Ouvert uniquement les midis en semaine, Sauf Imprévu cartonne et c’est clairement mérité. Si d’autres pouvaient s’en inspirer le monde et la gastronomie ne s’en porteraient que mieux !
Bad choice
À quelques rues de là en revanche, on en a testé d’autres qui au mieux ne mériteraient pas plus que l’appellation de cantine et au pire devraient être traduits en justice par les autres restaurateurs du quartier pour préjudice notable à la profession. Le dernier en date que nous avons testé avait tout sur le papier pour être séduisant : à deux pas de notre agence, carte appétissante, cuisine dite du « marché » et « maison », le macaron Gault et Millau, d’excellents avis sur les sites : nous y sommes allés les yeux fermés. « Pour changer ». Grand mal nous en a pris. Nous avons déchanté dès l’arrivé de nos entrées : ravioles baignant dans une sauce à la crème coupée à l’eau pour notre invité et pour nous, croustillants (qui croustillent pas) de (géantes) crevettes (congelées et sans goût) au serrano (de supermarché, ultra salé) accompagnés d’une salade verte (molle) et sa sauce vinaigrette (fraichement sortie d’une bouteille Lessieur). Petit sursaut d’espoir à l’arrivée de la bavette de bœuf et de ses frites somme toute pas trop mauvaises. Notre invité, lui, a poursuivi sa mésaventure avec un saucisson chaud, gras à souhait, posé sur un lit de courge cuite à l’eau (que je n’aurais moi-même pas osé servir tel quel à mes enfants sous peine de pugilat) en lieu et place d’un écrasé de pommes de terre qui aurait certainement été un meilleur accord. Clou du pompon avec le dessert ; un moelleux au chocolat visqueux légèrement sauvé par la boule de glace (non maison, il va de soi) qui l’accompagnait. Notre invité a fait le triste choix d’un carpaccio d’ananas (comprendre des cubes d’ananas noyés dans un jus) accompagné de sa grosse meringue, malgré tout joliment présenté. Non, pas de café, ça ira… 66 euros : Merci et au revoir, à jamais.
La faute à Pas de Chance ?
Peut-être sommes-nous tombés un mauvais jour me direz-vous ? Manifestement, d’autres de notre entourage, fervents défenseurs des métiers de bouche de surcroît, s’y seraient retrouvés aussi un autre mauvais jour. Coïncidence ? Je ne pense pas…
Loin de moi l’idée de vouloir jouer les critiques gastro en dézinguant à tout prix les lieux qui n’ont pas emporté mes faveurs. J’admets être un peu difficile mais avant de me faire pousser un vrai coup de gueule, il en faut pas mal… et là, clairement la coupe était bien pleine !
Moralité, parce qu’il faut toujours essayer de tirer un enseignement d’une mauvaise expérience : Quand on a un Sauf Imprévu à côté de chez soi, on ne cherche pas de nouvelles aventures culinaires même si l’emballage donne envie et qu’on aimerait bien un peu de changement … Un adage qui s’il devenait métaphore pourrait s’appliquer à d’autres domaines … !
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