Bruxelles, la suite
Maintenant que je vous ai présenté ma belle-mère, vous devez certainement trépigner d’impatience d’en savoir plus. Voici donc la suite de nos aventures bruxelloises.
Nous sommes arrivés par la gare de Bruxelles Midi, vers midi. Premier écueil : au lieu de préserver ma belle-mère en lui trouvant un mini autobus capable de nous laisser au pied de l’hôtel (comprenez un taxi) on s’est retrouvé à prendre (encore) le métro (deux mêmes). Et 3 métros dans la même journée, ça lui a fait beaucoup. Trop même. Heureusement, les roulements des rames étaient bien trop bruyants pour l’entendre pester. D’ascenseurs en escaliers nous avons fini par trouver la sortie et surtout le soleil (fait rare à Bruxelles si j’en crois ma maigre expérience).
La petite maison dans la prairie VS Le Radisson.
Quelques centaines de mètres plus tard, nous voilà devant l’hôtel et là première « belle-marade » : « Ah non ! Ne me dis pas que c’est ça l’hôtel ? ». « Ça » mes amis, c’est le Radisson Collection de Bruxelles. Dit autrement, un pur hôtel, en plein centre-ville, dans un immeuble pas trop haut (parce que vous comprenez, « plus on est en étage élevé, plus on met de temps à sortir en cas d’incendie »…). Bref, dans la vraie vie, n’importe qui est content de se retrouver dans ce genre d’endroit. Sauf que ma belle-mère n’est pas n’importe qui. « Moi, j’aurais préféré une auberge ». Je ne l’avais pas vu venir celle-là ! L’auberge, de toute façon, il en aurait été hors de question. D’abord parce que je ne pense pas que cela court les rues à Bruxelles. Ensuite, parce que si le Radisson a été choisi c’est parce qu’il équipé d’une salle de sport : la condition sine qua non pour ce voyage ait lieu, c’est que je puisse me défouler avant d’attaquer la journée (parce que les balades à 3km/h me tendent légèrement. Et comme le but n’est pas non plus, que tout le monde passe un séjour de merde …).
Découvertes culinaires 100% from Bruxelles.
Le temps de poser les valises, j’ai le ventre qui crie famine. On jette notre dévolu sur le premier truc qui se présente à nous : une food court (« Une quoi ? », UNE-FOU-DE-COURTE, Papa. « Ah bon, connais pas ». Étonnant. « Quoi ? ». Nan, rien). Premier Bo-bun de leur vie. On n’a pas trouvé plus typique! De toute façon, ils n’ont pas aimé, enfin pas trop. Disons qu’ils ne referont pas. Ensuite, on a gambadé dans le Vieux Bruxelles. Là, tout le monde s’est détendu, malgré le crachin ascendant grosse pluie qui s’est déversé allègrement sur nos tronches. On a acheté une gaufre au chocolat qu’on a eu toutes les peines du monde à manger en pleine rue. On n’a certainement pas choisi la meilleure (et pour cause, elle n’était pas vraiment bonne) mais je me suis dit que c’était ça aussi les vacances : se faire avoir comme un gros con de touriste.
Le soir on a diné italien (un choix encore très typique) et à 22H, j’étais dans mon lit devant Envoyé spécial (sur la jeunesse éternelle) avec une tisane dans une main et mes parents tout à côté : j’étais trop bien (ça, par contre, c’est pas pour de rire, j’ai vraiment kiffé !).
D’autres vies que la mienne…
Les deux jours suivants, nous avons marché, marché, marché. Doucement, mais sûrement. C’est vrai, je me suis un peu adaptée à leur rythme aussi. On n’est pas sorti de l’hôtel avant 11H, après avoir passé plus d’une heure attablés au petit dej. On s’est arrêté souvent, pour boire un verre ou simplement pour s’asseoir sur un banc (entre deux averses). Donc, note pour plus tard : une heure de sport et 1358 calories englouties dans un petit déj me rendent de bien meilleure composition.
N’empêche, ils m’ont épatée ces parents à marcher autant sans, se plaindre, ni râler ! Surtout ma belle-mère. Pourquoi? Parce qu’elle ne porte QUE des talons. Jamais vous ne le verrez en baskets (parce que, pour votre gouverne, les baskets, c’est moche et c’est trop proche du sol, donc pas du tout confortable). Ainsi, pour elle, « les chaussures pour marcher » sont des chaussures de ville ayant des talons de moins de 10. Comprenez donc qu’elle s’est farci les pavés de Brussels en bottines. Un OVNI, je vous dis. À un moment dans le week-end, elle a émis l’idée de s’acheter une paire plus adaptée. Quand j’ai compris qu’elle parlait de sandales compensées, j’ai réussi à la convaincre de rester avec ce qu’elle avait.
Mariés au premier regard.
Le deuxième soir, on est allé manger des moules frites (quand même). Et pour la petite histoire, ma belle-mère a eu un méchant ticket avec l’un des cuistots du resto. Au départ, elle s’est demandé pourquoi il la regardait avec autant d’insistance. Comme elle est ce qu’elle est, elle n’a d’abord vu qu’une raison à cela : il l’avait empoisonnée avec des moules pas fraiches et il trépignait d’impatience de la voir dégobiller son plat. Je l’ai sentie défaillir. Jusqu’à ce qu’il passe de nouveau devant notre table et qu’il la reluque de plus belle. Là, plus de doute possible : il cherchait l’« eye contact ». Je tiens quand même à signaler que moi, je ne me fais JAMAIS draguer (mais genre JA-MAIS… D’ailleurs je reviendrai dessus dans un prochain article parce qu’il faut que je crache ma Valda à ce sujet !). Et ma belle-mère, du haut de ses 75 ans (et des 185cm de mon papa en face duquel elle était assise), se fait reluquer à mort par un cuistot d’au moins 30 ans de moins qu’elle. Autant vous dire que j’ai voulu me suicider à la bière périmée après ça. J’ai finalement opté pour un deuxième cornet de frites à la graisse de bœuf pour une mort plus lente et douloureuse.
Bruxelles, the end.
Nous voilà maintenant dans le train du retour. Nous sommes partis de l’hôtel à 14h45, soit 1h30 avant le départ annoncé du train (toujours cette problématique de métro qui peut ne pas passer ou choisir de ne pas s’arrêter à la gare, rien que pour nous emmerder). On est arrivé 20 minutes plus tard (comme cela nous était indiqué). On s’est rendu sur le quai, tout rassuré d’être au bon endroit et bien à l’heure (tu penses !). Et puis la voie a changé. Sauf qu’on ne l’a pas annoncé (ou entendu être annoncé). On s’est retrouvé à courir à la recherche du bon quai qui dégueulait de monde à notre arrivée. Puis le train a eu 15 minutes de retard. Mais le meilleur, c’est encore lorsqu’il est arrivé : pas de N° de voiture sur les rames et des numéros de sièges redondants dans chacune d’elle. Un sketch à la belge qui a transformé le TGV en un aller simple pour Bagdad.
Bon an mal an, tout le monde a fini par s’asseoir à sa place (ou celle d’un autre finalement, qui sait ?) et là on chemine tranquillement ers Lyon. Dans le chaos, j’ai laissé mes parents quelque part dans le train car nous ne sommes pas placés à côté. Je ne vais pas tarder d’aller voir si tout va bien. Histoire de vérifier que ma belle-mère ne se soit pas faite embarquer par le commandant de bord ou son voisin de couloir doit bien frôler les 35 ans.…
NOTE : Toute personne racontant à ma belle-mère ce que je raconte sur elle, se verra durement châtié par moi-même (après qu’elle m’ait tuée évidemment. Adieu.)
NOTE BIS : Toute personne connaissant un peu ma belle-mère saura que ces histoires ne sont absolument pas issues d’une quelconque fiction!
NOTE TER (et après c’est fini) : Toute personne connaissant un peu mon histoire saura aussi tout ce que je dois à cette femme extraordinaire. <3
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