Montréal J-3

Cette année, destination de vacances toute particulière : Montréal. Premier grand et « long » voyage en famille. Pour la faire courte : 17 jours, 3 enfants, 8 heures d’avion, 6 de décalage mais surtout 6 mois de préparation (mentale) pour ne pas exploser en plein vol ! Premier récit de ce qui sera notre premier family trip.

Le Canada, mais pourquoi ?
C’est l’idée de mon amoureux. Pour être plus précise, c’est ce dont rêvait mon amoureux pour ses 40 ans : un voyage, en famille, loin mais où l’on parle français… Soit.
Fortes de ces informations, moi et moi-même nous sommes entendues pour retenir le Canada. C’est donc en catimini que le voyage à Montréal s’est organisé, dès le mois de novembre. Il a fallu comploter avec la maman des deux grands, mettre Ninounette (fidèle amie d’enfance) à contribution pour réserver les vols, consulter nos voisins canadiens pour trouver the good logement and the great place, espérer que la surprise en reste une et surtout prier de ne pas avoir fait les mauvais choix.

Tenir sa langue… ou pas !
Début décembre tout était bouclé. Enfin tout. Le vol et la maison. C’est déjà pas mal. Le hic, c’est que mon amoureux est du 30 mai. Je vous laisse calculer : 6 mois à tenir ma langue. À me demander si l’idée est bonne, si les dates sont bien choisies, s’il ne vaut pas mieux quand même préparer les enfants en amont… bref, mille questions à la seconde qui me taraudaient jusqu’à ce que je lâche le morceau. Comme ça. Entre la poire et le dessert, un midi, à l’agence. Et bien avant le 30 mai.

Ouf que
Comme dirait Babin (le grand fils de mon amoureux) « ouf que » la surprise ait été bien accueillie de toute part ! Ça aurait été un peu la mouise autrement ! Amoureux content, grands contents et Méo, le petit dernier, qui ne comprend absolument pas ce que cela signifie mais qui est visiblement ravi d’aller au Canada !

Et après ?
Le temps a filé vite, très vite. Et nous voilà à quelques jours du départ. Personne ne réalise vraiment je crois. Moi, moins que les autres. À J-3 aucune valise n’est prête, aucune check liste n’est rédigée … Rien. Qui me connaît suffisamment en tombera de sa chaise en l’apprenant. Rassurons-nous, je suis quand même passée ce matin à la pharmacie, acheter mes tubes d’Arnica, de Nux vomica, d’Apis et le sirop Quiétude pour assommer les âmes trop vives durant le vol… soyons prévoyants !

Mais pour le reste, c’est free style. Rien n’est prévu sur place. Qui me connaît en tombera une nouvelle fois de sa chaise. Dans la vraie vie, quand je pars en voyage, je sais ce que je veux voir, où je veux aller, où je veux déjeuner, quelles spécialités je veux goûter, ce que je veux visiter. Je pars pour me lever à l’aube, marcher des heures, déambuler dans les rues, me perdre, ouvrir grands les yeux, jouer la montre pour en découvrir le maximum et ne pas rester sur ma faim. Là, avec 3 gosses dont un qui fait encore la sieste, j’ai revu mes prétentions à la baisse. J’ai réduit mes plans à néant, même. On comprendra aisément pourquoi.

Bah non, pourquoi ?
« J’ai mal aux pieds », « J’ai chaud », « Je veux aller à la piscine », « J’ai sommeil », « J’ai pas sommeil », « Oh non ! Pas un marché » (ça marche aussi avec: un musée, un jardin, un quartier), « Il pleut », « J’ai les cheveux qui poussent », « J’ai faim », « J’ai soif », « J’ai envie de faire pipi », « Méo, il a de la chance lui, il est dans la poussette », « Et pourquoi on n’y va pas en métro ? », « On ne fait que des trucs pour vous faire plaisir », « C’est quand qu’on achète mes Vans ? » (ca marche aussi avec une glace, un hand spinner, des cartes Pokemon, un caribou). Voilà pourquoi. Parce que même de l’autre côté de l’Atlantique, même s’ils sont en train de vivre un truc de fou, même si accessoirement, ça coûte une blinde la petite histoire : des enfants restent des enfants. Et donc, par définition, ça va tout faire pour nous faire régulièrement péter un boulon ! On le sait d’avance !
Voilà pourquoi je me prépare mentalement depuis 6 mois. Gros travail. Gros gros travail. Ça va bien se passer… Enfin, ça devrait. Allez, fini de niaiser : Canada, nous voilà !