Plus, ce serait trop…
D’habitude, on ne prend jamais de vacances entre Noël et le Jour de l’an. Enfin, mon amoureux surtout. Moi, j’arrive toujours à prendre quelques jours mais lui, non. Il n’a pas sitôt avalé sa dinde, qu’il enfourche son vélo pour retourner à l’agence. Mais cette année, on a décidé de faire comme tout le monde et de se mettre OFF quelques temps. J’avoue, on n’y a pas cru jusqu’au 22 décembre, mais on y est arrivé. Ce même vendredi 22 décembre, je me suis mise en mode Merry Christmas (ultra étonnant pour quelqu’un comme moi qui aime tant Noël !). Je suis même allée acheter le sapin. Sapin auquel j’espérais pourtant échapper et, un 22 décembre, tous les espoirs étaient permis. Hé bien croyez-le ou non, c’est moi qui ai craqué. MOI. Bref, déjà là, j’aurais dû me douter que ce Noël n’allait pas ne s’annoncer comme les autres. Du reste, tout a plutôt bien commencé. Ça n’aurait été pas mal de rester sur cette première lancée. Mais comme j’ai dû être affreuse dans une vie antérieure, la roue tourne a tourné (Copyright Franck Ribery).
24 : Réveillon
On part en Avignon, chez mon beau-frère. Ma belle-mère étant malade, elle ne peut se joindre à nous. On commence donc les festivités, amputés d’un membre important de la famille. Ça fait chier comme on dit, mais bon, on fait avec. Ou plutôt sans. Ça ne nous empêche pas de siffler 6 bouteilles de Deutz et de passer un bon moment. On n’a pas gagné les 15 millions du loto, ni les 20 000 euros des 100 gagnants supplémentaires, mais nos 2 bons numéros nous ont fait gagner 30 euros. C’est dejà pas si mal.
25 : Noël
On se réveille sans mal de tête, sous un soleil radieux. C’est trop beau pour être vrai. On attend ma belle-sœur, on trinque rapidement et on reprend la route car on est attendu à Lyon en fin de journée. Le soir, on dine chez mes parents. Ma belle-mère (la femme de mon papa, oui, je sais, faut suivre dans cette famille), a fait ses fameuses noix de Saint Jacques à la Georges Blanc (je pourrais en manger sur la tête d’un pouilleux tellement c’est bon !). Papa a sorti un Gewurstraminer à 900 calories les 5 cl. Minuit et demi et une citrate de bétaïne plus tard, on rentre chez nous… en ayant laissé le Rat à mes parents. En d’autres termes, on 3 jours en amoureux devant nous. Sport, promenade, repos, on a plein d’idées en tête mais pas de projets bien précis. On a aussi tout un tas de trucs relou à faire mais on évite le sujet. Moi, dès demain 8h30, je serau à la piscine et cette perspective me réjouit !
26 : 1er jour de vacances
Bon, bah 8h30, je ne suis pas à la piscine : il faut ré-installer les clim sur la façade refaite avant que les types ne viennent démonter les échafaudages. Dit comme ça, ça ne parait pas terrible sauf qu’il faut des vis de 980 cm de long, que les clim pèsent 567 kilos chacune et que je ne risque pas d’être d’une grande aide entre mon vertige et mes bras en coton tige. C’est mon amoureux qui s’y colle. Il passe environ 3h chez Leroy Merlin à chercher des vis qui n’existent pas, encore 3 à trouver des solutions et 3h à les mettre en place. À 17h30, il est sur le canap, fiévreux et grelotant. Je passe la nuit sur le même canapé. 1er jour de vacances plié.
27 décembre : 2e jour de vacances
Mon amoureux est toujours malade. Il passe du canapé au lit et du lit au canapé. J’aère la maison toutes les 5 minutes, si bien qu’il fait 10 degrés ici dedans. Déjà, je sens mes petits projets de vacances s’enfuir doucement mais surement. C’est con : dehors, il y a un soleil de fou et on avait prévu d’aller prendre l’air dans les Monts du Lyonnais. Pour compenser, je m’excite comme un poulet sur mon vélo elliptique. Il m’aura sauvée de pas mal de crises de nefs celui-là… La journée se passe. Une soupe, un film (« Yannick », avec Raphaël Quenard, Pio Marmaï et blanche Gardin. Très bien – et très court- soit dit en passant) et une nouvelle nuit sur le canapé… 2e jour de vacances plié. Allez salut !
28 décembre : encore un jour
Aujourd’hui, je pars nager. Enfin ! Il n’y a personne dans les lignes, le soleil tape contre les baies vitrées. On dirait que la roue tourne a de nouveau tourné. Je reste 1h40, je crawle mes 4km (oui, je ne nage pas bien vite, mais c’est pas le sujet !). Bref, c’est cool. En rentrant, je trouve un amoureux plus en forme mais à l’humeur un tantinet merdique (ça ne nous réussit pas d’être malade et de ne pas pouvoir bouger pendant plus de 24h…). On décide de sortir. On descend en ville, à pied. Il fait moins beau qu’hier mais bon, on prend quand même. À 17h, on part chercher le Rat chez mes parents. En arrivant, Papa me dit : « il n’a pas l’air bien en forme ». Ah bah, pour le moins en effet : je trouve mon fils les joues cramoisies et les yeux brillants comme des diamants. Papa saisit son super pistolet-thermomètre-frontal et m’annonce qu’il n’a que 38,3. Pas de quoi s’affoler en effet mais quand il fait le test sur moi, j’ai 36, donc bon… je commence à être sceptique ! On rentre et le verdict est sans appel : le bon vieux thermomètre au mercure (ou presque) indique 40.4. Même le BIIIIP qui en émane fait peur. C’est con, ce soir on devait diner avec nos amis. De ceux que tu es toujours content de voir et avec lesquels c’est toujours trop bien de passer un moment, autour d’une coupette ou même de rien. Raté. À la place, on matte l’âge de glace sur TF1. Je m’enfile un chocolat chaud avec tellement de cacao que la cuillère tient toute seule dans ma tasse licorne. On se réconforte comme on peut. 3e nuit sur le canapé.
29 décembre : je préfère ne plus compter
L’amoureux va mieux. Il ne faudrait pas lui faire le coup des clim aujourd’hui mais bon, bon an, mal an, ça va un peu mieux. Il est d’attaque pour emmener la voiture en révision. Je vous passe le diagnostic annoncé par le garagiste parce que vous allez croire que je fabule, mais à ce stade, on peut quand même dire que le destin s’acharne.
Le rat lui, stagne à 40, même après une surdose de doliprane. Moi, je m’excite encore sur mon elliptique. Tout est sous contrôle. Ma crainte, c’est demain. Nous sommes censés fêter un dernier Noël à la maison. J’ai un chapon de 4,5 kg au frigo, du foie gras et tout ce qu’il faut pour nourrir la moitié de la ville d’Oullins (Pierre-Bénite avec même). Je ne sais pas pourquoi mais je sens que ça ne va pas le faire cette histoire. Et, ce n’est pas que je sois superstitieuse mais le fait que nous soyons 13 à table, ne me rassure guère. Je vous passe le fait que je vis dans les microbes depuis une semaine et qu’il y a une chance sur deux pour que je passe le 31 en pilou-pilou à grelotter sur le canapé… c’est formidable. Ouf que j’ai fait un nouveau loto du Réveillon : ça va peut-être bien me faire gagner de quoi payer le doliprane.
En tout cas, une chose est certaine, c’est qu’on a bien compris le message : les vacances entre Noël et le jour de l’an, c’est ter-mi-né !! Soyez-en sûrs : le jeudi 26 décembre 2024 au matin, on aura encore la dinde sur l’estomac mais c’est certain : on sera à l’agence.
Illustration : merci à Pénelope Bagieu
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