RETOUR À LA CASE DÉP.


L’autre jour, mon amoureux et moi sommes partis faire un tour à la Fnac pour acheter le 576e cadeau d’anniversaire de l’année. On savait ce qu’il fallait, donc pour une fois, ça n’a pas duré trois heures. L’affaire une fois faite, nous nous sommes séparés. L’un s’est dirigé vers les livres d’art et d’architecture et l’autre a déambulé dans les rayons des romans francophones. (Il ne faut pas être Einstein pour savoir lequel de nous est parti où).


Voilà quelques années que je ne fréquente plus vraiment la Fnac. Passé un temps, c’était mon fief. Je restais là-bas des heures le samedi. J’avais même une conseillère de vente attitrée vers qui je me tournais systématiquement pour dénicher mon prochain livre. Puis elle est passée au secteur jeunesse et je l’ai pour ainsi dire perdu de vue.
Aujourd’hui, j’ai mes habitudes de quarantenaire dans ma petite librairie de quartier. (dit autrement : j’ai vieilli). Elle ne paie pas de mine cette petite librairie, mais les filles qui la tiennent sont de super conseils et c’est vers elles que je me tourne désormais lorsque j’ai besoin d’un bon bouquin. C’est à elles que je dois d’ailleurs ma dernière révélation littéraire « Je suis la maman du bourreau ». Qui n’a pas lu ce livre se doit de le lire de toute urgence. Le sujet n’est pas follement fun (histoire de pédophilie au sein de l’église catholique) mais ce roman est à la 2e place de mon TOP 5… c’est dire !
Passons. Je disgresse, je disgresse (mais lisez ce livre. Vraiment !)

NI HENRI PICK, NI MÉLISSA DA COSTA
Donc, je me promenais dans les rayons, quand j’ai été prise d’un tournis (et de vieux tourments aussi). Tous ces livres, toutes ces histoires, tous ces auteurs édités qui s’étendent sur des dizaines de mètres de linéaires … On aurait dit qu’ils étaient là, rien que pour me rappeler à ma triste cause d’écrivaine ratée, maudite, inscrite à jamais au rayon des « persona non edita ». Je ne vous raconte pas le bourdon que ça m’a collé. Mon amoureux l’a bien senti. Il m’a épargné la discussion qu’on a déjà eue mille fois : « Tu crois trop à la belle histoire ! Il y a une chance sur un million pour que ton livre retienne l’attention du stagiaire chargé d’éplucher les 500 manuscrits qu’il se farcit par semaine. Force le destin, remue-toi … BLA BLA BLA… ».
Sauf que moi, je ne veux pas me remuer pour ça. D’ailleurs, je le voudrais que je ne saurais même pas comment faire. J’ai pas la fibre commerciale et s’il y a un truc que je sais encore moins vendre que le reste, c’est ma pomme. Je suis même incapable de raconter le pitch de mon roman, tellement je ne sais pas comment faire pour rendre le truc suffisamment intéressant et donner envie de le lire, sans que ce soit bullshit parce que je ne suis pas Melissa Da Costa non plus. Bref, c’est pas gagné l’histoire.

MAIS ÉTERNELLE RÊVEUSE
Et l’histoire, figurez-vous qu’elle traine depuis 2018. J’ai envoyé mes premiers manuscrits le 24 mai 2019. Bientôt 5 ans ! Je ne me suis pas démontée aux premiers refus (en vrai, si, mais bon… on va dire que pas tant que ça). Je me suis remise en selle, parce que j’y crois à ce bouquin. Ce n’est pas le roman du siècle, certes, mais je sais qu’il peut trouver son public. Je le sens. Alors depuis 5 ans, je le reprends ! J’ai un nombre de versions à faire pâlir n’importe quel graphiste (VF. VFbis VFter. VFquatro. VFquatro030422 … horrible). Je défais, je refais. 5 ans : je ne sais pas si vous voyez la persévérance de la meuf (ou son profond déni). Mon dernier essai date de février, je crois. J’ai dû balancer 4 bouteilles à la mer en me jurant que ce serait la dernière fois. Et comme personne ne m’a appelée depuis pour me dire ô combien ce livre était génial, on va partir du principe que ce coup-ci, c’est terminé.

QUI A QUAND MÊME (UN PEU) LES PIEDS SUR TERRE
Évidemment, depuis 5 ans, on cherche à me remonter le moral : « T’as pensé à l’auto-édition ? » (oui, mais pas longtemps . C’est pas ça la belle histoire). « Mets-toi sur Librinova ! Elle a bien débuté comme ça ta Da Costa ! » (Il me semble que l’exception ne fait pas la règle) « T’as pensé à en écrire un autre ? » (Alors, oui, seulement l’idée que j’avais, c’était d’écrire la suite du premier. Avouez que c’est con !).

Voilà comment je suis sortie de la Fnac : mon Défi Nature dans une main, mon incommensurable plomb dans l’autre. Pour me désencombrer, je suis passée Aux Merveilleux de Fred. Hé bien, on pourra dire ce qu’on veut, mais la chantilly, c’est bien plus léger que le plomb. Ouf que je n’ai pas RDV chez ma gynéco demain, hein !



Claudine

Dem facerum ipit lacil ius millict orerum aspitas conet excerspient odi quae exceperibus moles dicipiciam aut hitat !

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