Une semaine sans gosse
On a fait des after-works toute la semaine, on a parcouru toutes les food courts de la Ville, on a bu des spritz et des piscines de rosé à s’en faire vomir, on a dîné tous les soirs à l’arrache, on a vécu avec un frigo vide sans que ce soit anxiogène, on s’est couché sans se soucier de l’heure qu’il était, on n’a pas eu besoin de passer la serpillère 18 fois, on a été réveillé par la chaleur et les moustiques, mais jamais à cause d’un cauchemar ou d’un pipi au lit, on n’a pas eu de dents à brosser, de mini linge à repasser, ni de jouets à ramasser. Pendant 6 jours, on a retrouvé notre jeunesse et notre liberté. Bref, on vient de passer une semaine sans gosse.
JUST BREATHE
Évidemment, le premier jour, c’est un peu étrange cette maison toute silencieuse et rangée. C’est sûr qu’avoir un salon digne de ce nom un dimanche matin à 10h, c’est improbable d’ordinaire. Là, pas de déguisement de Batman qui traine par terre, pas de Légo qui t’entaillent le pied quand tu traverses le couloir, pas de petites voitures sur lesquelles tu roules. RIEN. Tu redécouvres même la couleur de ton parquet.
Pas de cris non plus, pas de police à faire pour savoir lequel des deux a emmerdé l’autre en premier, pas d’adolescente à tirer du lit, pas de bouffe à préparer pour midi. RIEN ! Pour la première fois depuis longtemps, tu n’as que toi à te soucier. Que tes fesses à poser dans la 3 boudins qui saccage ton jardin mais qui te rend bien service malgré tout en cette période caniculaire. Que la bouteille de rosé à sortir du frigo. Que l’enceinte à brancher et le son à kiffer.
Respire, c’est les vacances !
OUT LA CHARGE MENTALE.
Enfin non, ce ne sont pas vraiment les vacances. Le lendemain et toute la semaine qui arrive, tu vas bosser. Mais tu t’en fous ! Mais alors tu t’en fous royalement! Bosser sans avoir d’enfants à emmener et à récupérer au centre aéré, sans avoir à préparer le pique nique et le goûter, sans avoir peur d’oublier de mettre la crème solaire, la casquette, le gourde, la serviette, les lunettes, le maillot et les méduses dans les sacs, bosser en se disant que 8h plus tard, tu seras en train de siroter un cocktail plein de couleurs en terrasse, il n’y a pas à dire : c’est pas la même!
Mais le meilleur, dans tout ça, ça reste quand même lorsque tu croises tes voisins et que tu leur dis : « On n’a pas les enfants, cette semaine ! ». Là, dans leurs yeux, tu sens que c’est comme si tu leur annonçais avoir gagné à l’Euromillon. Punaise que c’est bon ce sentiment de fortune !
SE REMETTRE DANS LE BAIN.
Seulement voilà, toutes les bonnes choses ont un fin. Demain, c’est les vacances, mais c’est aussi le retour des 3 petits cochons. Tu es contente de les retrouver, c’est vrai. Mais tu appréhendes quand même un chouïa de devoir raccorder ton rythme au leur, vu la semaine que tu viens de te payer. Cependant, compte tenu de leurs semaines respectives, tu n’es pas certaine non plus qu’il soient vraiment contents de rentrer. Entre l’ado qui aura vécu sans heures ni contraintes chez ses cousines, le pré-ado qui aura certainement plus joué à la PS4 en 6 jours qu’il n’en jouera jamais chez toi en un an et l’enfant roi qui aura mené ses grands-parents à la baguette à toute heure du jour et de la nuit … C’est pas gagné. On a beau partir en Sicile le lendemain, rien ne dit que le retour à la maison les séduise.
Ce qui risque d’autant moins les séduire, c’est que cette année, allez savoir pourquoi, leur père a décidé de leur acheter des cahiers de vacances ! « Ça ne leur fera pas de mal » qu’il a dit. Pour une fois que ce n’est pas moi la relou de service, je prends !
Cependant, il y a fort à parier, qu’en rentrant de Catane, on soit brouillé avec nos gosses à cause de ça. Ceci mis à part, avec un peu de chance, cela permettra à la première de faire enfin la différence entre une truie et une truite, le second ne mettra peut être plus de « t » à la 3e personne du singulier lorsqu’il conjuguera un verbe du premier groupe à l’indicatif présent et le dernier aura certainement compris que « trente dix » n’existe pas, et, qu’après trente neuf, il y a quarante. Que voulez-vous : la fin justifie les moyens.
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