21 km

21 km


C’est la distance entre la place Bellecour et Charbonnières-les-bains, en empruntant l’A6 direction Paris. Dit comme ça, pour un lyonnais, ça paraît relativement proche et accessible.
Le tunnel de Fourvière simplifiant le trajet, en 30 minutes, c’est bouclé (aux heures creuses, certes). Mais si on change de décor, qu’on oublie l’autoroute, les 130 km/h autorisés et qu’à la place de la voiture on chausse ses baskets pour parcourir lesdits 21 km, là c’est plus la même ! On quadruple le temps de trajet (sauf si on s’appelle Usain Bolt) et on stresse comme avant le permis de conduire.

Run in Lyon : run baby run…
Chaque année je me fais avoir. Chaque année, je me tâte et je finis par me laisser tenter. Chaque année, je me dis que je suis folle et que je ne vais jamais y arriver. Chaque année, je me mets une pression dingue. Chaque année, je me dis que c’est la dernière. Chaque année, je finis par le finir ce semi, et finalement pas dans un état si pitoyable. Et chaque année, je suis contente de rentrer avec ma médaille et mon t-shirt (au passage, si en 2017, on pouvait en avoir d’une autre couleur que bleu, ça changerait un peu dans ma garde-robe).
Il va sans dire que je ne figure ni sur le podium, ni parmi les 1 000 premiers arrivés. Il va sans dire que je ne bats pas des records. Que plus les années passent plus les je suis loin dans le classement (mais plus il y a de coureurs aussi, hein !). Mais bon, jusque là, à chaque fois, je le tombe ce semi-marathon. Et rien que ça, à chaque fois, c’est ma petite fierté. Sauf que cette année, je ne le sentais pas. Je ne voulais pas le courir, et puis…

C’est mon psy qui l’a dit.
Voilà quelques semaines que je les vois me narguer. Elles se montrent à moi souvent, incidemment et me rappellent sournoisement que la date fatidique approche. C’est de la propagande, de culpabilité organisée toutes ces affiches disséminées dans la Ville.
Le Run in Lyon, c’est la tradition. Ma tradition, mon rituel annuel depuis 2012.
Exception faite de 2014 où j’accouchais un mois auparavant … excuse valable. Mais cette année, pas d’excuse. Enfin, aucune de valable pour le coup. J’ai bien essayé de me mettre en tête que j’avais une petite forme, que je galérais à courir sur de longues distances maintenant que je cours tous les jours ou presque pendant de courtes durées. J’ai essayé de rallier mon amoureux à ma cause espérant l’entendre dire : « ce n’est pas grave si tu ne te sens pas cette année ». Au lieu de quoi, il a simplement dit : « si tu ne le fais pas tu vas le regretter ». Alors j’en ai parlé à mon psy espérant plus d’empathie de sa part… que nenni : il a dit tout pareil. J’aurais pu m’économiser 40 euros (et ça aurait payé l’inscription au semi, tiens !). Du coup, quelques lamentations et 80 euros plus tard, j’étais inscrite de nouveau au prochain Run in Lyon.

Le début du stress
Donc maintenant j’ai jusqu’au 1er octobre pour me mettre en condition et stresser de ne pas y arriver. Je vais culpabiliser dès que je vais avoir la flemme d’aller courir. Râler de devoir aller chez le médecin pour faire mon certificat médical. Espérer, prier que le temps soit clément, scruter la météo heure par heure, invoquer les dieux et faire la danse du soleil une semaine auparavant. Courir chez Décathlon la veille pour acheter un Kway très cher et tout moche au cas où mes prières n’aient pas été entendues…
Et puis, je le sais, je vais les avoir mes mille idées noires à la seconde en pensant à toutes les horreurs que ces débiles de terroristes pourraient faire dans le cadre d’une telle manifestation. Pour le coup, j’espère que cela ne m’empêchera pas de dormir la nuit précédente. Parce que 4 h de sommeil avant de se manger 21 bornes, ce n’était pas franchement une bonne idée l’année dernière !
Mais pourquoi s’entêter à le faire ce semi, si c’est autant de stress et d’angoisse ?

Parce que c’est ça que c’est bon !
Qui n’a pas connu la joie d’attendre 3h pour récupérer son dossard le vendredi précédant la course, qui n’a pas retourné sa maison pour trouver des épingles à nourrice pour accrocher ledit dossard sur son tshirt, qui n’a pas pris le métro à 7h du mat avec 8 000 coureurs so happy de se farcir 21 km à pied quand ce n’est pas 42, qui n’a pas vécu l’ambiance dans le sas de départ en présence de Véronique et Davina, qui n’a pas parcouru les premiers kilomètres sur les quais de Saône dans la foule en délire, qui n’a pas apprécié les orchestres sur les bouts de banane offerts sur le parcours, qui n’a pas connu la joie d’être encouragée et soutenue par un runer inconnu alors qu’on se sentait prête à abandonner, qui n’a pas souffert dans les derniers kilomètres à l’approche de la place Bellecour, qui n’a pas franchi l’arche signalant la fin de l’aventure, qui n’a pas ramené sa médaille en fer et acheté 10 euros la photo de son exploit ne peut pas comprendre !
Pour de vrai, ça se passe comme ça. Et pourtant, je vous l’accorde, ça ne s’explique pas, mais ça a le goût de « reviens-y ». La preuve…

Claudine

Dem facerum ipit lacil ius millict orerum aspitas conet excerspient odi quae exceperibus moles dicipiciam aut hitat !

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Un commentaire

  • Annie Marquetti
    09/07/2017 at 15:36

    Continues, continues ,encore et encore . La joie de l’arrivée, de l’effort accompli rien de meilleur.

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