Que faire des cons ?

Que faire des cons ?


Ils te coupent la route sans même s’en rendre compte. Ils se garent devant ton garage et gueulent lorsque tu leur en fais la remarque. Ils passent sans vergogne devant toi, dans la file de la Poste et ne voient pas où est le problème. Ils arrivent avec 30 minutes de retard à un RDV et s’étonnent que tu sois passablement énervé. Ils prennent leur temps quand ils traversent en dehors d’un passage clouté alors même qu’ils viennent de t’obliger à piler. Ils parlent pendant 3h à la caissière de la pluie et du bon temps et n’ont que faire des 6 personnes qui trépignent derrière eux et aimeraient passer à autre chose. Ils se précipitent dans la rame du métro, se posent net devant les portes une fois qu’ils sont à l’intérieur au lieu d’avancer afin de permettre aux autres usagers de rentrer. Ils racontent leur vie (dont tout le monde se fout) au téléphone dans un TGV blindé. Ils montent comme des furies dans le bus alors que ceux qui doivent en descendre n’ont pas encore eu le loisir de le faire. Ils te bousculent sans penser une seconde devoir s’en excuser. Ils ont le cul vissé à leur siège dans les transports en commun alors qu’un vieux monsieur ou qu’une femme enceinte jusqu’aux yeux se tiennent péniblement debout à côté d’eux. Ils s’autorisent à fumer là où c’est strictement interdit. Ils balancent leur putain de mégot voire leur cendrier entier par la fenêtre, sans gêne, aucune. Ils se posent en warning dans une rue saturée alors que 10 places de stationnement les attendent sagement à moins de 5m de là … Je sais bien que l’acte ne fait pas l’homme, mais sérieusement, on a quand même l’impression que notre quotidien est bousillé par les cons, non ?

 

Alors, oui, je sais, il y a quelques temps, j’avais promis d’essayer de m’inscrire dans une dynamique de positive attitude. J’avais promis, mais là, quand même, je me sens dans mon bon droit d’ouvrir une brève parenthèse et de cracher ma Valda… après ça, je m’en retournerai gentiment chez Mickey.

 

ALORS… ON EN FAIT QUOI DE TOUS CES CONS ?
Des exemples inciviques, impolis, insupportables, comme ceux que je viens de citer, on en a tous mille en tête. Il se trouve que par instinct de survie, l’on cède soi-même parfois à la tentation d’être con. Pour notre défense, avouons qu’après avoir enduré 5 actions qui mettent les nerfs à vif en moins de 5 minutes, il est devient plus aisé d’oublier ses principes et de faire soi-même de la merde pour éviter de se faire emmerder une 6e fois consécutive. C’est une espèce de réaction en chaine, en somme. Mais sinon, dans la vraie vie, on en fait quoi des cons ? La question se pose et intéresse suffisamment pour que Maxime Rovere, philosophe de son état, en écrive un bouquin. Il rappelle que s’interroger sur les cons, c’est d’abord s’interroger sur soi, car oui : on est toujours le con d’un autre. Il dit : « Il y a toujours deux cons quand on parle de connerie. Il y a celui qu’on identifie comme un objet, et celui qu’on est en train de devenir, ou de redevenir. Il faut lutter contre les deux. » Voilà qui remet les choses en place. « Apprendre à recevoir des leçons des autres, c’est la grande proposition du livre. Quand on est face à des gens que l’on juge moins intelligents que soi, c’est très difficile de rester intellectuellement humble. Or, c’est indispensable parce que c’est justement ce défaut d’humilité qui fait des gens les plus instruits de parfaits cons » ajoute-t-il. Pour mettre fin au suspens tout de suite, la recette miracle de Maxime Rovere pour faire face aux cons serait tout simplement … de faire avec. Voilà, vous venez d’économiser 20 euros … ne me remerciez pas.

 

 

QU’ON AIT 20 ANS QU’ON SOIT GRAND-PÈRE, QUAND ON EST CON ON EST CON

Si Georges Brassens en a fait une chanson, c’est que malheureusement, le constat du con n’est pas tout neuf. C’est pas rassurant, mais c’est comme ça. Et le sport national quand on est con, c’est quand même de chercher et de se chercher toutes les excuses possibles et inimaginables pour légitimer sa connerie. Des excuses mais surtout des responsables. Vous le remarquerez aisément : tous les actes cons commis par les cons, sont toujours du fait de quelque chose ou de quelqu’un, mais JAMAIS du con en question. Faites votre choix parmi les propositions suivantes : c’est à cause des bouchons, des gays, des migrants, des contrôleurs, des impôts, des profs, de Rousseau, des parents, de Voltaire, de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours, des gays, des GAFA, du diesel, des paradis fiscaux, des Chinois, de Macron/Hollande/Sarko/Chirac/Mitterand/Giscard D’Estaing/Pompidou/Louis Philippe/ Marie- Antoinette même… qu’importe, tant que c’est la faute de quelqu’un et que ce quelqu’un n’est pas soi ! Certains disent que refuser de porter la faute tient à la volonté de « se tenir à l’écart d’un affect et de revivre un sentiment de honte déjà vécu ». Mouais. Alors, même si je ne suis ni psy ni journaliste chez Marie-Claire, je pense surtout que, lorsqu’on s’est permis de faire de la merde et que c’est passé, on s’autorise plus facilement à recommencer. Sur ces bonnes paroles, je vous laisse et m’en vais remettre mes oreilles de souris.

 

Illustration : P. BAGIEU

Claudine

Dem facerum ipit lacil ius millict orerum aspitas conet excerspient odi quae exceperibus moles dicipiciam aut hitat !

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