Aloha Lille!


La semaine dernière, je suis allée chez mon dentiste. (Entre la gynéco, l’infirmière, les urgences et maintenant le dentiste, vous allez croire que notre famille participe grandement au déficit de la SECU mais en vrai, pas trop : juré !).
Donc, ce jour-là, avant qu’il me fasse ouvrir la bouche (et qu’il m’oblige par là même à la fermer) mon cher dentiste me demande : « Tout va bien Claudine ? Pas de coup de gueule particulier à pousser en ce moment ? ». Comprenez donc qu’en plus d’être un super dentiste, il lit ce blog (ce qui, évidemment, le rend encore plus mieux). Bref, je luis réponds un « Non, non ! Tout va bien », mais dans ma tête je me dis surtout : « Attends un peu ! Je ne me suis pas encore collée à la déclaration d’impôts et dans une semaine, je pars avec mes parents pour notre petit séjour annuel. Autant dire, qu’entre ma belle-mère et la 2042 qu’il va bien falloir finir par remplir, je vais bientôt avoir de quoi en pousser quelques uns, des coups de gueule. »


Destination Lille.
Cette année, c’est à Lille que nous allons. Je vous l’accorde, ce n’est pas encore la destination la plus exotique qu’il soit mais, ce coup-ci, en plus des contraintes initiales imposées par ma belle-mère (pas d’avion, pas de correspondance en train, pas de trajet de plus de 3h en voiture… ) il a aussi fallu composer avec les dates de la classe verte du Rat (parce qu’il était évidemment exclu de ne pas être là au départ et au retour de son car).
Bref, avec tout ça, sauf à partir à Tournus, on n’avait pas un choix foufou. D’où Lille. Sur le papier, ça ne me semble pas foufou non plus mais bon, je vais passer du temps avec mes parents, et ça c’est déjà trop bien.

La gare.
Nous partons de la maison, le lundi à 10h. Le train est à 11h et nous sommes toujours à 20 minutes de la gare, mais vous l’avez compris l’an dernier, ma belle-mère n’a pas avalé une horloge sauf quand elle a un train à prendre. Pour le bien-être de tous, elle ferait bien d’avaler un Tranxene en même temps, mais je me garde bien de lui suggérer (force est de constater qu’elle a assez peu d’humour dans ce genre de situations).
10H20, nous sommes à la gare. Nous regardons l’écran chargé de nous indiquer le quai sur lequel nous rendre, mais, sans surprise, à 40 minutes du départ, il n’est pas affiché. Ma belle-mère tique un peu. Du regard, elle cherche une horloge pour s’assurer que l’absence de cette information clé n’a rien d’anormal. N’en trouvant pas, elle s’insurge : « Faut quand même être con pour installer un écran avec les heures de départ des trains et ne pas mettre une horloge à côté ». Dans les faits, elle n’a pas tort. De toute évidence, les gares ne sont pas pensées pour les gens comme elles qui allument leur portable juste pour se rendre compte qu’ils n’ont déjà plus de batterie.

Le voyage.
10h40, le quai finit par s’afficher et nous embarquons. C’est parti pour 3h24 de route. Elle se marre comme une baleine parce que notre voisin ronfle à faire trembler les murs, puis mange son petit sandwich, discute, lit son livre (mais seulement d’un œil pour rester à l’affut d’un potentiel danger).
Arrivés à Lille, nous nous rendons à l’hôtel. Sur le trajet, elle râle parce que c’est déjà trop loin (10 minutes à pied). Quand elle aperçoit un bâtiment 70’s aux fenêtres ovales, elle s’écrie : « Ouh ! J’espère que c’est pas ça, l’hôtel ». Bah si. Pas de bol. Elle y entre avec le nez et les yeux froncés mais elle se détend quand elle découvre que notre chambre est au 2e étage (et donc que c’est plus facile de s’en échapper en cas d’incendie….).
La chambre est grande. Il y a du parquet au sol (« Et pas une moquette dégueulasse»). Des peignoirs (dont on ne se servira pas) et des produits de beauté l’Occitane à la verveine (« J’adore la verveine »). Bref, elle est ravie et le dit. Là, j’avoue, je m’inquiète un peu : est-ce un leurre ou sommes-nous vraiment sur un point de bascule ?

La claque.
Pour en avoir le cœur net, je la mets à l’épreuve : nous marchons beaucoup (à un petit rythme, certes, mais elle enchaine les bornes sans ronchonner). Si Lille est une ville « plate » c’est aussi une ville pavée. L’arpenter en talons n’est donc pas des plus aisés. Mais elle le fait, toujours sans ronchonner. (À noter quand même : fort de son expérience bruxelloise, cette année, ma belle-mère a pris soin de porter une paire de basket et un pantalon pour être plus à l’aise. Soyez rassurés, ni l’un ni l’autre n’a quitté l’hôtel).
Elle qui a toujours peur de tomber d’inanition, se voit jeuner le midi (en même temps, on s’empiffre tellement au petit déj qu’à 9h du mat, on a déjà une semaine de calories dans l’organisme), et malgré tout ça rien ! Que dalle. Nada. Elle ne râle pas. Pire : elle est trop contente et trouve Lille top. « C’est beau, c’est calme. Les gens sont gentils et il y a de la verdure ». Tu m’étonnes : avec tout ce qu’il pleut, ce serait un comble que ce ne soit pas le cas ! Conclusion : ma belle-mère qui d’ordinaire ne jure que par son « midi » natal est sous le charme. C’est même elle qui me tempère parce que moi, je peste tout ce que je sais à cause de cette bruine incessante et de ce ciel tout gris souris : « On le savait qu’il ferait moche, t’es marrante toi ! ». Ouais, alors en effet, je ne m’attendais pas à subir la canicule mais pas non plus à voir les gens porter bottes et doudoune un 28 mai ! Ça, ça me colle un plomb monstre. Devoir ouvrir et fermer mon parapluie toutes les 30 secondes me fout bien en rogne. Être trempée de la tête au pied toute la journée, m’excède. Bref, cette année, n’ayons pas peur de le dire : la belle-mère, c’est moi.
Avec le recul (et maintenant que je vois un peu de ciel bleu depuis ma fenêtre) je dois bien reconnaitre que c’était top. J’ai d’ailleurs bien hâte de programmer le séjour de l’année prochaine (les suggestions de destinations sont ouvertes).


En attendant notre prochain périple, je file remplir ma déclaration d’impôts… dit autrement : à très bientôt !


Claudine

Dem facerum ipit lacil ius millict orerum aspitas conet excerspient odi quae exceperibus moles dicipiciam aut hitat !

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