Atypical People

Atypical People


Nous avons tous dans notre entourage une personne qui nous a marqués et à laquelle nous pensons assez souvent bien qu’elle ne soit finalement passée que brièvement dans notre vie. Une personne avec laquelle l’on entretient une relation sommaire, un contact infime qui ne tient qu’à un fil : Mark Zuckerberg. Une personne dont on ne parle jamais, qui n’est pas là, qui ne l’a peut être jamais été et qui pourtant reste en filigrane dans notre vie. Voilà un moment que je voulais écrire sur cette personne. D’abord parce que d’une certaine manière, elle a toujours attiré mon attention, suscité mon « admiration » même, lorsque je n’étais qu’une étudiante. Ensuite, parce que cette fille, que j’imaginais à l’époque libre, sulfureuse et affranchie de tous les codes, est devenue adulte, semble tout avoir gardé de son pétillant et s’être adoucie en même temps. Ainsi, aujourd’hui, sans jamais l’avoir revue ni lui avoir véritablement parlé, j’arrive à m’en sentir un peu plus « proche ». Enfin, parce qu’elle accomplit actuellement un truc dingue : sillonner le monde pendant un an, en camion, avec son mari et leurs deux petits.

 

SOUVENONS-NOUS
Cette dernière révélation fait que certains la reconnaitront facilement. Pour les autres, laissez-moi vous raconter celle qui partageait ma promotion il y a 15 ans. Celle qui arrivait le matin dans sa 206 rouge immatriculée 74, les cheveux blonds paille en bataille, les baggys trop grands, les hauts très près du corps. Elle s’étirait comme un petit chat durant les longues heures de cours qu’elle passait souvent en fond de classe avec les deux autres membres de son trio : la belle et longiligne rousse et la comique de service. Elle était l’incarnation parfaite de la rideuse sexy que l’on croisait l’hiver en station: celle qui ne manquait d’attirer ni l’attention des filles qui la jalousaient ni celle des garçons qui la dévoraient des yeux. De nos années d’études, je n’ai pas dû passer plus de deux ou trois soirées en sa compagnie. Non que je ne l’appréciais pas. Simplement que son monde et le mien ne se rencontraient pas. Oui, d’une certaine manière, elle me fascinait, mais d’une autre, je n’aurais pas su vivre comme elle. Moi, je venais à l’école en métro, je vivais chez mes parents et mes samedis, je les passais à la bibliothèque pour réviser mes cours. Quand je sortais le soir, c’était parce que j’avais une « Mission Charlestown » ou que mon amoureux de l’époque voulait bien m’accorder un peu de son temps. Bref, en ces années, j’étais plutôt du genre bonne élève, réservée et discrète. Autrement dit, pas vraiment le sien.

 

RÊVONS UN PEU
Les études se sont terminées. Je crois qu’elle est rapidement montée vivre à Paris. Puis, elle s’est mariée dans une magnifique robe blanche typée Chaoul. Puis, elle a eu des enfants. Deux. Puis, elle a changé de job. Elle a toujours gardé ses deux acolytes de promo dans son entourage (Merci Mark pour cette info). J’ai suivi tout ça de loin, lui adressant quelques félicitations au fil des occasions qui se présentaient. Ce qu’elle faisait en retour, lorsque ma vie lui en donnait l’opportunité.

Il y a quelques mois, au détour d’une publication, j’ai vu qu’elle prévoyait un tour de monde en famille. Que ses amis s’attelaient à rendre le défi possible en mettant la main à la pâte pour construire sa maison mobile, qui n’était autre qu’un énorme camion violet, coquettement aménagé. Je me suis prise au jeu de leurs préparatifs, de loin, toujours de loin. Je me suis comme transposée dans leur projet, dans cette aventure que je suis aujourd’hui avec beaucoup d’attention, d’enthousiasme, de joie même pour cette famille que je ne connais finalement pas. Je ne suis vraisemblablement pas la seule à vivre leur périple par procuration, vu le nombre de cœurs et de pouces en l’air que compte chacune de leurs publications. En ce moment, ils parcourent le Canada. Leur trip a l’air d’être à couper le souffle, tout à la hauteur du nom dont il l’ont affublé : Atypical Year.

 

REVENONS SUR TERRE
Évidemment, je trouve leurs péripéties absolument géniales. Tout ça me laisse rêveuse. Mais même avec toute la bonne volonté du monde, je me dis que ce ne serait vraiment pas une histoire pour moi. Sérieusement, qui m’imagine au volant d’un poids lourd, coincée 24h/24 avec Ilette (l’ado dans tout ce que l’on connaît de… changeant ?), Babin (qui ne supporte pas de passer plus d’une heure assis en voiture) et Méo (qui en plus de ne jamais cesser de parler ne perd pas une occasion d’emmerder son frère et/ou sa sœur !). Ceci étant, quand je vois les spots qu’elle découvre, le sourire que toute sa famille arbore et les photos elle poste en rentrant quelque fois de son running (oui, parce qu’en plus de ne pas avoir pris une ride et d’avoir un ventre que l’on ne soupçonne pas d’avoir été mis à mal par deux grossesses, madame est sportive!), je me dis que, contrairement à elle, le temps ne m’a pas bonifiée, et que si j’avais meilleur caractère, je pourrais moi aussi être toute heureuse de me retrouver au volant d’un 3 tonnes à sillonner les routes du monde… Ouf que la garde alternée me mette à l’abri d’avoir à me remettre en question sur le sujet !

 

Pour ceux qui veulent découvrir leur aventure et en prendre plein les yeux, c’est par ici : https://www.facebook.com/tour.du.monde.en.famille.en.camping.car/

 

Illustration : PEnelope Bagieu, encore! 

Claudine

Dem facerum ipit lacil ius millict orerum aspitas conet excerspient odi quae exceperibus moles dicipiciam aut hitat !

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